Après Simone Veil, qui était son amie et avec qui elle avait été déportée à 15 ans, en 1944 au camp de concentration d’Auschwitz Birkenhau, c’est un grand témoin et une partie de notre mémoire qui disparaît. « Dans un, deux ou trois ans, il n'y aura plus personne. Il faut donc avoir le courage de raconter jusqu'au bout. Pour les morts - les seuls vrais témoins, passés au gaz - et pour l'avenir", disait Marceline Loridan-Ivens en 2015. Et elle a raconté, par ses films, notamment La petite prairie aux bouleaux, en 2003, puis en 2015, dans son livre bouleversant Et tu n’es pas revenu, ecrit avec Judith Perrignon et paru chez Grasset, une lettre à son père disparu, récit de l’impossibilité à communiquer ce que personne ne veut entendre et la solitude au retour des Camps.
Nous l’avions revue en 2016, à l’occasion de la remise du Prix Elle Documents pour ce livre, et après avoir enregistré le livre interprété avec une grande justesse par la comédienne Sandrine Kiberlain. Elle était d’une vitalité, d’une liberté, et d’une jeunesse remarquables. Sa voix va nous manquer.