Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Comme l’OEdipe de Sophocle, il est voué à être parricide et incestueux. Nakata, vieil homme simple d’esprit, prend lui aussi la route, obéissant à un appel impérieux. Comme l’Idiot de Dostoievski, il est incompris des humains, mais converse avec les chats. Entre l’enfant perdu et le vieillard amnésique, des liens insoupçonnés se nouent peu à peu, dans les dédales d’une odyssée où l’effroi et la beauté se mêlent vertigineusement. Ce roman est bien celui de tous les « rivages ». Ceux de l’esprit, où se côtoient les cultures. Ceux de l’âme, que les ténèbres disputent à la clarté. Ceux auxquels est inexorablement confrontée la condition humaine, et qu’il lui faut aborder pour conquérir sa vérité.